Lighthouse Electric espère éviter la malédiction de la troisième génération.
Selon de nombreux experts du secteur financier, environ 90 % des familles perdent leur patrimoine Ă la troisième gĂ©nĂ©ration. C’est particulièrement vrai pour les entreprises familiales telles que Lighthouse Electric. FondĂ©e en 1984 par Tony Mikec et ses fils Mark, Neil et Todd, cette entreprise d’Ă©lectricitĂ© basĂ©e Ă Canonsburg, en Pennsylvanie, a commencĂ© par l’installation d’un Ă©clairage sur le parking d’une Ă©glise locale. Depuis, elle s’est considĂ©rablement dĂ©veloppĂ©e et compte aujourd’hui 900 collaborateurs ainsi que de grands centres d’affaires, des stades de sport ou encore des hĂ´pitaux parmi ses clients.
En 2015, Lighthouse s’est retrouvĂ©e Ă la croisĂ©e des chemins. La troisième gĂ©nĂ©ration de la famille Ă©tant de plus en plus impliquĂ©e dans l’entreprise, l’Ă©quipe de direction a voulu prendre la malĂ©diction de vitesse. Elle a donc chargĂ© un tiers de rĂ©aliser un audit Ă grande Ă©chelle sur les pratiques de Lighthouse Electric, depuis l’ensemble des processus et des normes jusqu’Ă la gestion de la main-d’Ĺ“uvre.
« Tout a Ă©tĂ© cartographiĂ© et nous avons cherchĂ© Ă Ă©liminer les doublons et Ă rationaliser nos processus », explique Matthew Dole, directeur du dĂ©veloppement de la main-d’Ĺ“uvre de l’entreprise, qui travaille pour Lighthouse depuis près de 12 ans.
Identification des possibilités
L’audit a conclu que Lighthouse devait mettre en place deux grandes stratĂ©gies pour pĂ©renniser ses activitĂ©s et prĂ©parer sa croissance : la prĂ©fabrication et la numĂ©risation de tous les flux de travail essentiels.
Ensuite, il a fallu dĂ©cider de la technologie Ă utiliser pour sa transformation numĂ©rique. Selon M. Dole, c’est un chef de projet qui avait besoin d’une solution Ă un problème prĂ©cis qui a permis de trouver la rĂ©ponse Ă cette question.
« Ce chef de projet devait gĂ©rer un rachat important de luminaires dans le cadre d’un très gros projet, soit des milliers et des milliers de luminaires, raconte-t-il. Il avait besoin d’un moyen de suivre les luminaires tout au long du projet. »
C’est en faisant une recherche en ligne qu’il est tombĂ© sur Bluebeam. « L’entreprise a achetĂ© quelques licences, que nous avons utilisĂ©es pour les luminaires, poursuit-il. Nous avons alors constatĂ© que Bluebeam avait bien plus de potentiel que le simple suivi des luminaires. »
« En parallèle, Lighthouse procĂ©dait Ă la cartographie de ses processus et cherchait un moyen de numĂ©riser ses flux de travail, ajoute M. Dole. Nous nous sommes rendu compte que Bluebeam pouvait ĂŞtre un bon outil pour dĂ©matĂ©rialiser les flux de travail papier. Nous avons achetĂ© quelques licences supplĂ©mentaires et en avons fait profiter plusieurs services, dont le service de planification, en leur disant : "Trouvez un moyen d’utiliser cet outil pour dessiner les plans Ă©lectriques de manière numĂ©rique". »
Le service de planification s’est alors retrouvĂ© au cĹ“ur de la transformation numĂ©rique de Lighthouse. Ă€ cette Ă©poque, M. Dole quittait le terrain pour occuper un poste de bureau au sein du service de planification de l’entreprise. « Lorsque je suis arrivĂ© au bureau, on m’a dit : "Tout est dĂ©matĂ©rialisĂ©" », relate-t-il.
Son premier projet au sein du service de planification consistait Ă dessiner les plans de tous les dispositifs muraux d’un grand datacenter de 130 000 mètres carrĂ©s, et ce, exclusivement avec Bluebeam. « Je n’avais jamais fait cela auparavant, confie-t-il. J’avais très peu travaillĂ© Ă partir de dessins numĂ©riques jusqu’Ă ce moment-lĂ . »
Intégration de Bluebeam
Ce dont M. Dole n’Ă©tait pas conscient Ă l’Ă©poque, c’est que les efforts dĂ©ployĂ©s par son service pour comprendre comment utiliser Bluebeam afin de dessiner les plans numĂ©riques des dispositifs muraux d’un datacenter s’inscrivaient dans le cadre de la transformation numĂ©rique de l’entreprise avec Bluebeam.
En compagnie de plusieurs de ses collègues du service de planification de Lighthouse, il a passĂ© une grande partie de son temps non seulement Ă se familiariser avec Bluebeam, mais aussi Ă documenter et Ă normaliser l’utilisation de l’outil pour d’autres personnes.
« Pour cela, nous embauchons du personnel, nous le formons et nous le mettons au travail très rapidement dans le cadre d’un processus complexe. Nous avons rĂ©pondu prĂ©sents pour certains des plus grands projets rĂ©alisĂ©s dans le pays. »
Matthew Dole
Lighthouse Electric
« À mon arrivĂ©e, aucune norme n’avait Ă©tĂ© rĂ©digĂ©e, affirme-t-il. Il n’y avait pas non plus de formation approfondie sur l’utilisation de Bluebeam. Lorsque j’ai pris mes fonctions au bureau, il n’y avait que moi et une poignĂ©e de personnes qui avaient travaillĂ© sur le terrain, et quelques modĂ©lisateurs BIM qui avaient une certaine expĂ©rience de la coordination 3D au sein de projets. Certains d’entre nous se sont attachĂ©s Ă noter les choses qui fonctionnaient bien, afin de pouvoir les partager avec d’autres et de se souvenir de la manière de procĂ©der pour le projet suivant. C’est Ă partir de lĂ que la situation a progressivement Ă©volué ».
M. Dole et son Ă©quipe ont continuĂ© Ă crĂ©er et Ă documenter les normes Bluebeam pour les flux de travail du service afin de pouvoir former d’autres collaborateurs ainsi que les nouvelles recrues. La plupart des membres de l’Ă©quipe apprenaient Ă se servir des nouveaux processus numĂ©riques sur le tas, si bien que des erreurs ont Ă©tĂ© commises au fur et Ă mesure de l’apprentissage et de la normalisation de l’outil. NĂ©anmoins, M. Dole explique que ces erreurs ont finalement permis Ă l’entreprise d’apprendre Ă mieux intĂ©grer Bluebeam, car elles ont rĂ©vĂ©lĂ© des Ă©lĂ©ments qui n’auraient peut-ĂŞtre pas Ă©tĂ© dĂ©couverts autrement.
« À chaque fois que l’on innove, que l’on essaie quelque chose de nouveau et que l’on met au point un nouveau processus, il faut accepter de faire de nombreuses erreurs », poursuit-il.
Bien qu’il ait appris en faisant des erreurs, M. Dole estime que Bluebeam est un logiciel relativement intuitif par rapport Ă d’autres technologies industrielles. « Je n’ai pas trouvĂ© Bluebeam très difficile Ă utiliser ».
Rapidement, lui et d’autres membres de Lighthouse se sont rendu compte de l’Ă©tendue des capacitĂ©s offertes par Bluebeam. « Dès que je me demandais comment amĂ©liorer ceci ou cela, comment le faire de manière plus cohĂ©rente, plus rapide, nous parvenions Ă trouver des moyens rationalisĂ©s et simplifiĂ©s de saisir rapidement un grand nombre de donnĂ©es dans un format très cohĂ©rent avec Bluebeam, confie-t-il. L’outil se prĂŞtait parfaitement aux plans Ă©lectriques et Ă la quantitĂ© d’informations que nous devions saisir. Nous avons achetĂ© Bluebeam en 2016 et nous l’utilisons encore aujourd’hui pour les plans Ă©lectriques parce qu’il n’y a rien qui puisse saisir autant de donnĂ©es de manière aussi cohĂ©rente et avec un tel niveau de normalisation que Bluebeam. Aucun outil ne s’en approche Ă ce jour. »
Exploitation des outils numériques
Les colonnes personnalisées de Bluebeam ont joué un rôle essentiel dans les flux de travail numériques de Lighthouse Electric.
« Chaque plan que nous utilisons possède son propre jeu de colonnes personnalisĂ©es, explique M. Dole. Nous enregistrons ce jeu et la configuration du lot pour l’exporter dans nos normes. Nous disposons Ă©galement d’outils personnalisĂ©s que nous avons conçus pour chaque marquage que nous utilisons, qu’il s’agisse de conduits, de comptage d’appareils ou de placement d’Ă©quipements. Et chaque outil est assorti de son propre jeu de colonnes personnalisĂ©es. »
M. Dole poursuit : « Nous normalisons tout, jusqu’Ă la manière dont les informations sont saisies dans ces colonnes. S’il s’agit d’un conduit d’un pouce, il suffit d’inscrire "No. 1.00". On n’inscrit pas 1 avec un dièse, ni 1. Juste "No. 1.00". De cette façon, toutes les informations sont toujours les mĂŞmes. Lorsque nous exportons ces donnĂ©es dans Microsoft Excel pour les utiliser dans nos plans de conduits ou pour les intĂ©grer dans notre logiciel de modĂ©lisation 3D, tout est prĂ©sentĂ© de la mĂŞme manière. »
« Je dirais que tout ce que nous faisons repose sur des outils personnalisĂ©s avec des colonnes personnalisĂ©es, puis sur la normalisation de la saisie des informations. Cela fonctionne pour les dessins unifilaires, les conduits, le routage, le placement d’appareils, etc. Nous dessinons dans Bluebeam tout ce que le terrain nous demande de faire. Nous disposons d’un processus standard pour tout cela, c’est-Ă -dire des trousses Ă outils standard et des colonnes personnalisĂ©es standard. »
L’entreprise a Ă©galement instituĂ© l’utilisation des sessions de Studio Bluebeam – la fonction de marquage numĂ©rique collaboratif en ligne. L’Ă©quipe doit souvent regrouper et rĂ©viser des jeux de dessins d’atelier pouvant comporter des milliers de pages. Elle a alors dĂ©couvert un moyen simple d’allĂ©ger la tâche fastidieuse qui consiste Ă examiner ces Ă©normes jeux de dessins Ă la recherche d’erreurs : les charger dans une session de Studio afin que plusieurs membres de l’Ă©quipe puissent y apporter des annotations en temps rĂ©el.
« Nous pouvons inviter des personnes se trouvant dans des lieux diffĂ©rents, par exemple le chef de chantier ou le contremaĂ®tre, qui sont chargĂ©s de la construction, et elles peuvent nous faire part de leurs commentaires en mĂŞme temps », ajoute M. Dole. Cela a fonctionnĂ© Ă merveille, car nous recevions les commentaires de ceux d’entre nous qui travaillions sur le projet depuis des mois, puis le chef de chantier et le contremaĂ®tre, qui le voyaient pour la première fois, nous ont apportĂ© un regard neuf. »
« Il est possible d’obtenir l’avis de tout le monde. Lorsque tout le monde a terminĂ©, il ne reste plus qu’Ă extraire les documents de la session Bluebeam, Ă les modifier et Ă les envoyer. C’est ainsi que nous rĂ©visons les documents en groupe quotidiennement depuis maintenant cinq ans. »
Renforcement de la formation
Lighthouse dispose aujourd’hui d’un processus d’intĂ©gration officiel qui prĂ©voit de former les nouvelles recrues Ă l’utilisation de Bluebeam et Ă leurs tâches respectives. « L’intĂ©gration dure environ un mois et commence dès la première semaine par un accueil gĂ©nĂ©ral et les bases Ă connaĂ®tre. Ă€ partir de lĂ , nous entamons une formation en fonction du rĂ´le de chacun. Nous avons rĂ©digĂ© des normes sur la manière d’enseigner chaque rĂ´le, sur les programmes Ă enseigner et sur l’utilisation de ces programmes. Dans nos ressources pĂ©dagogiques, nous proposons des vidĂ©os qui expliquent comment rĂ©aliser un grand nombre de tâches simples. Nous disposons Ă©galement d’un projet de formation dĂ©veloppĂ© Ă la fois dans Bluebeam et Revit. Il comprend tous les plans que nous rĂ©alisons dans Bluebeam et toutes les donnĂ©es que nous essayons de collecter. Les nouvelles recrues doivent les Ă©tudier et les mettre en Ĺ“uvre dans le cadre d’un projet type d’un petit immeuble de bureaux. »
M. Dole prĂ©cise que, tandis que Lighthouse n’a pas encore Ă©tabli d’indicateurs spĂ©cifiques pour mesurer l’impact des fonctions numĂ©riques de Bluebeam sur son activitĂ©, les rĂ©sultats de la transition numĂ©rique au sens large ont Ă©tĂ© très largement positifs. L’entreprise termine ses travaux plus rapidement et plus efficacement, avec des documents plus clairs et un nombre d’erreurs rĂ©duit.
Selon lui, la capacitĂ© Ă s’adapter rapidement pour mener des projets plus importants n’aurait pas Ă©tĂ© possible sans les outils de numĂ©risation de Bluebeam.
« Je sais que nous avons obtenu beaucoup de travail grâce Ă tous les efforts que nous avons dĂ©ployĂ©s pour numĂ©riser, normaliser et mettre en place ce processus complet. Nos capacitĂ©s de prĂ©fabrication sont impressionnantes et nous pouvons respecter des dĂ©lais serrĂ©s avec une coordination complexe, affirme-t-il. Nous pouvons nous adapter efficacement pour les projets de grande envergure. Pour cela, nous embauchons du personnel, nous le formons et nous le mettons au travail très rapidement dans le cadre d’un processus complexe. Nous avons rĂ©pondu prĂ©sents pour certains des plus grands projets rĂ©alisĂ©s dans le pays. Nous ne disposons pas d’indicateurs qui nous permettent de dire : "Nous sommes 20 % plus efficaces ou 15 % plus rapides". Mais ce qui est certain, c’est que nous avons connu une croissance substantielle ».